[From Yves Delaporte, "Chartres," in Baudrillard,Dictionaire d'histoire et géographie écclesiastique, VIII (1952), cc. 544-574.] |
[An approximate translation, which does not pretend to capture the subtle nature of much of Delaporte's text.] |
[c.550] V. PÈLERINAGE.
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V. The Pilgrimage.
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Around the year one thousand this relic, thought to be a "chemise" (or "shirt"), was enshrined within a golden reliquary, within which it remained enclosed until 1712, when Bishop de Mérinville had it opened; at this time it was discovered, to great astonishment, that it was a single piece of raw silk, a bit under 0.46 meters in width and about 5.35 meters long. |
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La relique fut morcelée et dispersée en 1793. Le trésor de la cathédrale en récupéra depuis plusieurs morceaux, dont un long de plus de 2m., qui fut mis dans une nouvelle châsse. L'étoffé, examinée en 1927 par M. d'Hennezel, conservateur du musée des tissus de la chambre de commerce de Lyon, peut remonter à l'époque à laquelle la tradition l'attribue. |
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C'est aux XIIe et XIIIe s. que le pèlerinage de Chartres paraît avoir atteint sa plus grande célébrité. Guibert de Nogent († 1124) dit que le nom et la relique de la Vierge (nomen et pignora) y sont l'objet de la vénération de presque tout le monde latin. Dans un document de 1260, le pape Alexandre IV atteste que la dévotion envers Marie attire à Chartres une multitude innombrable de fidèles. Même assertion, presque dans les mêmes termes, dans une bulle de Nicolas IV en date de 1289. |
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Quelques années avant le milieu du XIIe s. la dévotion à Notre-Dame de Chartres prit une forme nouvelle. A l'occasion des grands travaux qui étaient alors en cours à la cathédrale, les pèlerins s'attelèrent aux chariots qui amenaient à pied d'œuvre, quelquefois de fort loin, les matériaux ainsi que les provisions destinées au ravitaillement des ouvriers. Nul n'était admis à ces pieuses corvées, s'il n'avait fait pénitence de ses fautes et réparé le tort qu'il avait pu faire à son prochain. |
A few years before the middle of the 12th century this reverance for Our Lady of Chartres took on a new form. The rebuilding of the [West front of] the cathedral attracted a number of pilgrims, some from quite far away, who harnassed themselves to the carts carrying the both the stones for the new work and the food for the workers. |
Plusieurs textes - chronique de Robert de Mont, lettres de Haymon, abbé de S.-Pierre-sur-Dives, et de Hugues, archevêque de Rouen - ont relaté ce fait que l'on constate en divers lieux, mais dont l'origine est à Chartres. Le même enthousiasme se manifesta de nouveau cinquante ans plus tard, lorsque la cathédrale actuelle fut bâtie après l'incendie de 1194. Le Livre des miracles de Notre-Dame de Chartres nous fait connaître les pratiques des pèlerins à cette époque. L'objet de leur vénération était surtout la sainte châsse; c'est par conséquent devant le maître-autel où elle était conservée qu'ils venaient prier; ce maître-autel était déjà sans doute surmonté d'une statue de la Vierge Mère. |
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Il est à noter qu'il n'est pas question au XIIIe s. de la statue de la crypte, qui cependant existait déjà, car l'original, brûlé en 1793, mais connu par de fidèles reproductions, était une œuvre du XIIe s. La célébrité de cette statue ne paraît pas antérieure à la diffusion du récit concernant le culte de la Virgo paritura. |
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Au XVe s., elle était fort vénérée; Louis XI, en 1471, la fit placer dans un riche tabernacle; au XVIe s., elle était le but de processions extraordinaires. Les pèlerins accouraient individuellement ou par petits groupes; les affluences ne se produisaient qu'aux principales fêtes de Notre-Dame, à l'Assomption et surtout à la Nativité qui, depuis S. Fulbert, était devenue la grande fête chartraine. A cette occasion, les pèlerins passaient la nuit dans la cathédrale, ce qui causait un tel désordre que le chapitre, en 1531, jugea impossible de célébrer les matines à l'heure habituelle et décida de les retarder à l'avenir jusqu'au matin des 15 août et 8 septembre. [c.552] |
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Le sanctuaire chartrain jouit d'une grande célébrité aux XVIIe et XVIIIe s. Parmi les pèlerins illustres qui vinrent y prier, il faut citer S. François de Sales, S. Vincent de Paul, Monsieur Bourdoise, Monsieur Olier, S. Benoît Labre. |
The cathedral of Chartres enjoyed great renown in the 17th and 18th centuries, when it was visited by, among other faithful pilgrims, Saints Francis de Sales and Vincent de Paul as well as Monsieur Bourdoise, Monsieur Olier, and St. Benoît Labre. |
La Révolution mit fin momentanément aux pratiques du pèlerinage. Quand le monument fut rendu au culte, comme simple église paroissiale, les fidèles y retrouvèrent la Vierge du Pilier (ancienne Vierge du jubé); un peu plus tard, ce qui restait de l'ancienne relique vénérée fut restitué et remis en honneur. La crypte profanée ne retrouva sa destination qu'en 1855 et ne fut totalement restaurée qu'en 1860. De cette période date la renaissance du pèlerinage, qui depuis n'a cessé de prendre une ampleur de plus en plus grande. Signalons seulement quelques événements. En 1855, la Vierge du Pilier fut couronnée au nom de Pie IX. La dévotion aux anciens sanctuaires qui se manifesta après 1870 n'oublia pas Chartres: il y eut un grand pèlerinage en 1873; un autre en 1876. Mgr Lagrange institua les pèlerinages diocésains, dont le premier eut lieu en 1891. D'imposantes fêtes mariales, avec exposition du "voile de Notre-Dame," furent célébrées en 1927. |
The Revolution temporarily ended the pilgrimage; but, when the cathedral was returned to the Cult --as a simple parochial church-- the faithful worshiped at "Our Lady of the Column" (formerly known as the "Virgin of the Choirscreen"); and, a little later, the remains of the revered ancient relic was restored and again venerated. The profained crypt was reopened to the faithful in 1855, but only completely restored in 1860. During this period of the restoration of the pilgrimage it continued to grow, as a few facts indicate: in 1855, Our Lady of the Column was commemorated by Pope Pius IX. The revival of interest in ancient sanctuaries which manifested itself after 1870 included Chartres, which was the object of pilgrimages in 1873 and 1876. Bishop Lagrange called for pilgrimages within the diocese, the first of which occured in 1891. There were major Marian festivals, which included an expositon of the "Voile de Notre-Dame," in 1927. |
Actuellement, le sanctuaire chartrain est visité en tout temps par des pèlerins individuels ou formant de petits groupes; pendant la belle saison, on voit se succéder des groupes importants: œuvres, paroisses, sociétés diverses. Le pèlerinage le plus imposant est celui des étudiants, qui font à pied au moins une partie du voyage. En 1935, ils étaient une quinzaine; en 1948 et 1949 ils pouvaient être cinq ou six mille. |
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** Jim Bugslag has kindly keystroked in this additional information
on the "chemisettes": An example of the use of the chemise on the arms of the chapter in a manuscript from the 17th c. may be seen here. |
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